Le tricheur à l'as de carreau, de Georges de LA TOUR, vers 1635, (musée du Louvre)
Les tricheurs sont éternels et le resteront pour toujours. Déjà, dans le passé, les techniques étaient au point comme nous le montre de La Tour dans ce tableau. En effet, le joueur de gauche sort malicieusement un as de carreau de son habit, rien ne va plus, il va gagner! Cette scène classique de poker (pour les plus férus du XVIIème siècle, ils jouaient apparemment à la prime) n'a rien d'extraordinaire, scène banale de tricherie. Il suffit de s'approprier l'œuvre et les exemples se suivent aux uns les autres, même aujourd'hui.
Moi, ce tableau me rappelle une partie de poker où les suspicions de triche n'était plus des suspicions. En effet, les jetons volaient de chaise en chaise sans rien que j'obtins (remarquez au passage ce magnifique passé simple du verbe obtenir). Et oui, pendant un instant, j'étais le pigeon de droite. Mais à des moments, nous sommes tricheurs, on ment tous, on bluffe tous un jour à l'autre, alors notre œil se balade de gauche à droite sans savoir où s'arrêter. Vous ne me croyez pas que cette œuvre vieille de plus de 370 ans est toujours aussi actuelle?
Donc l'art, c'est aussi ça, une appropriation de l'œuvre de l'artiste, ses codes ne nous disent plus rien, nous en amenons de nouveaux! Peut importe ce que l'artiste a voulu nous dire, c'est ce que nous ressentons et ce que nous mettons dessus qui est le plus important, à mon avis. Donc l'artiste ne signifie pas grand chose car nous n'avons plus ses repères. Je ne parlerai donc pas de la dramaturgie de ce tableau car ce n'est pas l'essentiel, ni non plus des plaisirs qui y sont décrits.
Mettez-y votre expérience et vos sentiments, et je n'aurai même plus besoin d'écrire ces chroniques, mais bon, je vais continuer quand même!
Et la prochaine fois, si on parlait du vrai art?
mercredi 1 juillet 2009
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