mercredi 17 octobre 2012
N'avez vous pas parfois l'impression...
Nighthawks, Edward Hopper, 1942; Art Institute of Chicago
N'avez-vous pas parfois l'impression qu'un tableau vous suit où que vous alliez? C'est mon cas avec Nighthawks de Hooper. J'ai découvert ce tableau dans ma quête de culture anglophone, et je suis tombé nez à nez sur ceci. Il passe partout à la télévision, il me suit, et j'aime ça. Car finalement les rôles sont inversés, les gens dans ce bar me regarde, alors que c'est moi qui devrait regarder. Ils sont dans la lumière, nous sommes dans l'ombre, mais avec leurs regards, le spectateur se retrouve dans la lumière.
La lumière, si chère à Hooper à ce qu'un poète peut comprendre de l'art, nous fascine ici. La rue où tout peut arriver et le bar où rien ne se passe. L'ombre et la lumière, les ténèbres face à l'éblouissement. Tout ça est un jeu que Hooper nous assène à la face. Un jeu qui nous fait entrapercevoir le rêve américain. La solitude et l'attente d'une rue de Chicago, des braqueurs prenant un dernier verre avant de se diriger vers la banque, une star qui attend son heure de gloire, ou un businessman déconnecté de la vie, essayant de retrouver un sens à son existence.
Ce n'est donc pas un hasard si ce tableau me poursuit! Il représente tout ce qui me caractérise en tant que poète. L'instant gravé, l'interrogation, la nuit, un bar, une poésie toute artistique. On n'est plus dans le cadre d'un tableau, mais dans le cadre d'un mythe. Ce tableau a fait le tour du monde, et il a atterri chez moi. Remarque, j'aurais pu tomber sur pire, comme un urinoir de Duchamp (même s'il y a un point de vue pratique, c'est sûr), un compressé de César (et là pour le point de vue pratique, je cherche toujours), ou même une toile blanche signée (et pour un poète, rien de pire pour l'angoisse de la feuille blanche)...
Et la prochaine fois, si on parlait du vrai art?
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